Construire des infrastructures en vue de procurer de l’eau potable est une initiative qui profite à la population mais s’avère somme toute insuffisante. Un peu partout à Madagascar, des puits et des forages sont construits, dans les règles de l’art mais ont par la suite été mal gérés, ce qui conduit, tôt ou tard, à leur désaffectation, constatent nombre d’ONG œuvrant dans le domaine de l’« eau et Assainissement ».
C’est ainsi que, dans l’objectif d’améliorer l’efficacité des projets d’accès à l’eau potable et à l’assainissement mis en œuvre par la coopération décentralisée et non gouvernementale à Madagascar, que « Ran’eau » a été mise en place. « Ran’eau », un réseau d’appui aux acteurs du secteur « Eau et Assainissement » à Madagascar, est issu du programme « Mise en réseau et appui à la coopération décentralisée et non gouvernementale ‘Eau et Assainissement’ à Madagascar », initié en juillet 2009 et mené en partenariat entre le CITE et le réseau PS-Eau, avec l’appui technique du GRET.
Afin d’aider les ONG impliquées dans ce secteur, « Ran’eau » met à leur disposition une permanence d’informations, ainsi que diverses publications techniques, consultables depuis l’une des antennes du CITE ou téléchargeable gratuitement. Jusqu’à présent, le réseau a appuyé, en leur prodiguant des conseils, une trentaine de projets et aidé une dizaine d’autres à obtenir des financements.
La question qui se pose est donc de savoir comment les infrastructures fournies doivent-elles être gérées et entretenues. Pour le réseau « Ran’eau », l’un des moyens les plus efficaces est de faire participer financièrement la population bénéficiaire. Actuellement, auprès de presque toutes les bornes-fontaines de la capitale, le litre d’eau s’achète au moins à 1 ariary. Toutefois, « il n’est pas question de faire payer l’eau, bien sûr, mais plutôt le service ; et que la population soit mise à contribution lorsqu’il y a un tuyau à changer ou un robinet à réparer », avancent les responsables de « Ran’eau ».
Pour organiser la gestion et l’entretien des infrastructures, ces derniers cherchent à « professionnaliser la gestion des systèmes d’eau potable en la confiant à un opérateur privé ou communautaire ».
Mais, il reste encore beaucoup à faire dans le secteur de l’« eau et assainissement » à Madagascar. En effet, 41% de la population a désormais accès à l’eau potable – ce qui est un net progrès par rapport aux années précédentes, mais reste encore largement insuffisant – et moins de 20% de la population bénéficie d’un accès à des latrines hygiéniques.
source newsmada.com